Problèmes rencontrés en combat
Cette section a pour but de faire réfléchir le combattant sur les solutions possibles aux différents problèmes rencontrés en combat. Il faut que le combattant améliore les outils qui lui sont disponibles pour prendre les bonnes décisions lors de l’action. Cette prise de décision doit être appuyée par une bonne connaissance des principes de combat. Les questions exposées ci-dessous proviennent de situations réelles.
Lisez les questions et tentez d’y répondre d’abord par vous même.
Si vous voulez voir les réponses proposées, cliquez sur la question. N’hésitez pas à partager vos commentaires. Si vous avez d’autres questions auxquelles vous aimeriez avoir des réponses, partagez-les!
Attaque
Je n'attaque pas. J'ai peur du timing de l'adversaire. Quoi faire?
Contrôle ta peur et trouve des solutions pour contrer le problème!
- Il faut tout d'abord te demander: "est-ce que mon adversaire a effectivement un bon timing?".
- Si la réponse est NON, alors tu dois éliminer cette peur irrationnelle et tenter de trouver des situations pour attaquer.
- Si la réponse est OUI, alors il faut trouver des solutions pour contrer l'anticipation de l'adversaire. Va voir les solutions proposées sous un autre onglet de la foire aux questions. Pratique ces solutions à l'entraînement!
- En combat, il faut se détacher de la peur d'attaquer et mettre en pratique les acquis. La peur d'attaquer crée une hésitation qui rend l'anticipation de l'adversaire plus facile. En te faisant confiance, tu diminues ton hésitation et tu augmentes tes chances de surprendre ton adversaire.
Qu'est ce que je peux faire contre un adversaire qui fait de l'anticipation?
Voici ce que tu peux faire contre un adversaire qui fait de l'anticipation!
- Brise le rythme et feinte pour qu’il soit incapable de lire le début de ton action.
- Mets de la pression pour déborder son mental.
- Incite l’adversaire à déclencher sa technique au moment où tu le décides, en entrant volontairement dans sa bulle et en lui donnant une cible ouverte, puis profites-en pour contrer!
- Surprends l'adversaire avec des techniques à longue portée.
- Ne pas hésiter quand tu inities ton attaque.
- Sois patient! C'est important d'attaquer au moment opportun. Il faut avoir la sensation adéquate du rythme.
- Tu dois développer la capacité de te défendre même dans l’attaque. Pendant ton enchaînement, si l'adversaire fait de l'anticipation, tu dois pouvoir réagir adéquatement pour te défendre. Aiguise tes réflexes et place ton regard.
- Ne pas se laisser obséder par la pression de l'anticipation, sinon on perd sa spontanéité dans l’attaque. Chaque fois qu’on prend la décision d'attaquer, il faut risquer. Mais ce risque doit être calculé.
Dans le feu de l'action, je fais toujours les mêmes enchaînements? Quoi faire?
Pourquoi je perds ma créativité en combat intense?
- Les différents enchaînements ne sont pas assez automatisés.
- Le stress m'empêche d'exprimer mon plein potentiel.
- S'entraîner à haute intensité. À l'entraînement, il faut toujours travailler à un très haut niveau d'intensité. Un niveau qui se rapproche de celui de la compétition. Notre mental s'habitue alors à réagir adéquatement en situation de stress.
- Automatiser l'arsenal technique. Il faut mettre un effort à l'entraînement pour utiliser un large éventail technique. Toutes les techniques doivent être automatisées pour qu'elles puissent être exprimées en situation de stress.
- Garder le contrôle sur son corps. Ce n'est pas ton corps qui te contrôle, mais bien l'inverse. Il faut trouver un équilibre entre les mouvements volontaires, conscients et les mouvements réflexes.
Je n'arrive pas à savoir quel est le bon moment pour attaquer?
Le meilleur moment pour attaquer est celui où l'adversaire est vulnérable.
- Il peut être vulnérable à cause de sa position physique ou mentale.
- Exemple de vulnérabilité physique: l'adversaire baisse sa garde en distance rapprochée.
- Exemple de vulnérabilité mentale: à la fin de ses techniques, on peut voir apparaître un trou mental dans les yeux de l'adversaire (cf les trous du mental.)
- Pour savoir quand attaquer, il faut avoir une bonne sensation du rythme et bien comprendre la distance. Il faut être capable de détecter les vulnérabilités de l'adversaire et être prêt à réagir rapidement pour profiter des ouvertures!
- Allume ton radar qui détecte les opportunités! On peut attendre passivement qu'une opportunité se présente et que l'adversaire fasse une erreur, ou on peut tenter de créer une opportunité en déstabilisant l'adversaire.
Je pense avoir marqué un point mais les arbitres ne me l'accorde pas. Quel est le problème?
Il faut trouver l’erreur!
- Si tu n’as pas le point que tu crois mériter, c’est que quelque chose dans ton exécution n’est pas adéquate. Il faut que tu trouves l'erreur!
- Vérifie si ta distance est adéquate
- Vérifie la qualité et la solidité de tes techniques
- Vérifie ta précision à la cible
- Assure-toi que tu ne frappes pas en reculant
- Vérifie si ta technique est appuyée par ton mental et par un kiai
- Écoute ce que ton coach en pense!
- Change tes attaques. Si une technique ne marque pas, change-la! Change de modèle d’attaque et change de rythme. Ne persiste pas avec une technique qui ne marque pas. Évite les techniques simultanées avec celles de l'adversaire, les techniques doivent être les plus purs et les plus convaincantes possibles. Surtout, ne te fâche pas, soit patient et garde une attitude irréprochable.
- Ne t’arbitre pas toi-même. N’arrête pas avant que le yame soit entendu.
Quand j'attaque, l'adversaire reste sur place. Que dois-je faire?
Il faut savoir pourquoi l'adversaire demeure sur place!
Quand il subit une attaque, l'adversaire peut demeurer sur place pour différentes raisons. Il peut rester sur place parce que:- il veut bloquer et contre-attaquer.
- il veut faire de l'anticipation.
- parce qu'il a été surpris par l'attaque et n'a pas eu le temps de s'enlever.
- Quand l'adversaire reste sur place pour bloquer et contrer, il faut en profiter pour feinter et faire bouger sa garde. S'il réagit à nos feintes, l'adversaire devient très vulnérable.
- Si l'adversaire reste sur place pour faire de l'anticipation, il faut le gérer différemment, avec prudence (cf. section sur quoi faire contre un adversaire qui fait de l'anticipation).
L'adversaire annule mes attaques par du corps à corps. Que dois-je faire?
Effectivement, une façon de neutraliser une attaque est de faire une esquive de corps et de se placer en corps à corps. Cette situation va se produire surtout quand on surprend l'adversaire et qu'on l'oblige à réagir à la dernière seconde.
- Une solution serait d'attaquer sur des distances plus courtes et d'éviter de tomber vers l'avant après l'enchaînement. Il faut tenter de ressortir rapidement après la prise d'initiative.
- Sortir rapidement et marquer avec une frappe.
- Tenter de faire un balayage pour amener l'adversaire au sol.
L'adversaire réussit toujours à bloquer mes attaques et à contrer. Que dois-je faire?
Voici quelques suggestions:
- Briser le rythme. Il faut briser le rythme pour tenter de surprendre l’adversaire. Varie tes déplacements et tes techniques. Change les distances et tente de créer des hésitations chez l'adversaire.
- Feinter. Il faut feinter pour créer des ouvertures dans sa garde. Tu peux aussi donner des techniques comme appât (piège), pour qu'il fasse un blocage et que tu puisses profiter de l'ouverture pour marquer.
- Forcer l'attaque. Tu peux tenter de créer des situations où c'est l'adversaire qui doit se compromettre dans l'attaque.
Quand j'attaque, l'adversaire est toujours hors de ma portée. Comment y remédier?
Si l'adversaire est toujours hors de ta portée, c'est qu'il gère bien la distance et le rythme. Il est capable de ressentir ton départ et recule à une distance où tu ne peux pas l'atteindre. Il n'est jamais surpris par tes actions. Voici quelques solutions:
- Retenir l’adversaire dans un coin. Dans le coin, l'adversaire ne peut pas déplacer aussi librement et il peut être plus vulnérable.
- Mettre de la pression pour déborder ses déplacements arrière et resserrer la distance par rapport à l’adversaire.
- Feinter pour briser le rythme et empêcher l'adversaire de sentir ton départ.
- Utiliser des techniques longues et des enchaînements pour couvrir une plus grande distance vers l'avant et surprendre l'adversaire par une distance différente.
- Se rapprocher sournoisement et tenter de surprendre l'adversaire par une technique rapide.
Je tente un enchaînement qui ne marque jamais? Quoi faire?
- En combat de compétition, si une action ne fonctionne pas, il ne faut pas la refaire, sauf si tu trouves la solution au problème et que tu le corriges rapidement.
- À l’entraînement, c’est différent. Si une technique ne marque pas, il faut tenter d'identifier le problème et de le corriger. Demande de l’aide à ton entraîneur et à tes partenaires d'entraînement pour trouver des solutions.
Défensive
Je trouve ça difficile de gérer un adversaire qui brise le rythme. Quoi faire?
Quand l'adversaire brise le rythme, c'est qu'il tente de te confondre et veut te faire faire des erreurs. Il veut aussi installer un rythme qui l'avantage.
- Il est important de réussir à imposer ton propre rythme dans le combat.
- Si la confusion s'installe dans le rythme, prend du recul avec une distance éloignée et tente de te resaisir. Il faut se retirer de la zone d’inconfort et tenter de reprendre le contrôle du rythme.
- Tente de distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux, en te concentrant intensément sur l'adversaire.
J'ai de la difficulté à marquer quand je suis en défensive. Comment y remédier?
Il faut tout d'abord identifier le problème. Voici une liste des problèmes potentiels et des solutions proposées.
- Problème de distance : Il faut esquiver l’attaque à une bonne distance. Si on recule trop loin, il devient difficile de revenir en contre-attaque. Si on ne recule pas suffisamment, la contre-attaque sera trop courte. Il faut donc anticiper la distance que l’adversaire va utiliser et être capable de s'ajuster rapidement. Il faut également utiliser les déplacements latéraux qui permettent d'avoir une distance optimale pour la contre-attaque.
- Problème physique : Il faut renforcer les muscles des jambes et travailler la pliométrie pour pouvoir initier une contre-attaque rapide d'une distance plus éloignée.
- Problème de timing : Une autre solution est de profiter des autres moments possibles pour la contre-attaque. Il est possible d’intercepter l’attaque avant qu’elle ne soit complètement terminée. Il est impossible pour l’adversaire de fuir lorsqu’il est en train d’initier son attaque. Il peut par contre interrompre son attaque et repartir dans une autre direction.
Je me fais souvent surprendre par des attaques explosives. Comment les éviter?
La clé réside dans la vigilance et dans la gestion de la distance!
- Vigilance : Il faut rester vigilant tout au long du combat, avec la garde haute et l’esprit éveillé. Il faut entraîner le mental à rester concentré pendant de longues minutes, sans qu’il n’y ait aucun « trou mental ».
- Ajuster la distance : Si quelqu’un est très explosif, il faut garder une distance plus éloignée pour se donner le temps de réagir. Il ne faut pas permettre à l’adversaire d’entrer dans « notre bulle » et d’utiliser sa vitesse. Il faut jouer avec le rythme et utiliser efficacement les déplacements.
Certaines de mes réactions en défensive sont inadéquates. Comment y remédier?
Développer une réaction adéquate en défensive demande du temps et beaucoup de pratique.
- Enrayer la peur de l’attaque. La première chose à faire est de contrôler la crainte associée au fait de subir une attaque. Si la crainte d'être frappé est forte, ça peut paralyser le corps et l’esprit. Une fois la peur contrôlée, les actions défensives peuvent être effectuées avec assurance, à une distance optimale et avec un rythme adéquat. Le but n’est pas d’enrayer la peur, parce qu'elle est essentielle à la protection de soi. Il faut la contrôler pour qu’elle n'inhibe pas les réactions défensives.
- Créer des automatismes. Il faut répéter inlassablement les actions défensives pour qu'elles deviennent des automatismes. Créer un automatisme n'implique pas d'arrêter de réfléchir. Il permet d'appliquer, lors de la prise de décision, une technique défensive avec rapidité et aisance.
- Ne pas reproduire les actions indésirables. À l’entraînement, il faut éviter de reproduire des actions indésirables. Le corps enregistre ce qu’il exécute. Si on répète une erreur à l'entraînement, on va l’assimiler. Il faut trouver des mécanismes de détection des erreurs et tenter de les corriger le plus rapidement possible.
Je mène le match et je me fais remonter au pointage. Comment l'éviter?
Ne jamais changer un plan de match qui fonctionne jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus!
- Si l’adversaire trouve une solution à notre force, à ce moment il faut changer de stratégie. Mais si ça fonctionne, il faut continuer! Ce n’est pas parce qu’on a marqué un point, qu’il faut forcément arrêter de travailler et tomber en mode défensif. L'application d'un seul mode n’est pas adéquate et il faut tenter de rester en mode mental multi-fonction!
- Modification du plan de match : Il faut adapter le plan de match en fonction du pointage et du temps restant au chronomètre. Il faut également tenir compte de la stratégie adaptée au genre d’adversaire que nous affrontons. Est-ce un combattant offensif, défensif ou polyvalent? Quelles sont ses forces et ses faiblesses?
- Il faut être capable de réévaluer la stratégie à adopter pour maintenir l’avance dans le match.
Écoutez les conseils de l'entraîneur!
Comment je peux éviter de faire des jogais (pénalité de sortie du shiai)?
Les athlètes qui ont de la difficulté à gérer la pression de l'adversaire ont tendance à avoir plus d'avertissements pour jogai (sortie du shiai). Les notions impliquées sont celles de la gestion de l'espace et de la pression.
- Gestion de l’espace : En combat, il ne faut pas céder de l'espace gratuitement à l’adversaire. Le combat est en quelque sorte une guerre de territoire. Il faut se battre pour chaque centimètre de tatami. Celui qui contrôle le centre du shiai est celui qui domine en rythme et en intensité.
- Contrôle de la pression : Les combattants qui ont de la difficulté à subir la pression de l’adversaire, sont ceux qui font le plus de jogais. En combat, il faut opposer à l'adversaire une pression au moins égale à la sienne.
- Déplacements : En améliorant ses déplacements, on peut réussir à mieux gérer la pression de l'adversaire sans déborder des limites du shiai. Il ne faut pas reculer seulement en ligne droite, mais combiner avec fluidité les déplacements linéaires et latéraux. Les déplacements doivent également être faits dans le bon temps.
J'ai tendance à être trop passif en mode défensif. Comment y remédier?
Il ne faut pas penser que la défensive est synonyme de passivité. Être en mode défensif ne veut pas forcément dire qu'il faut subir toutes les actions de l'adversaire.
- La défensive est plutôt un état mental où le combattant tente de profiter des erreurs de l'attaquant. On peut attendre que l'attaquant fasse des erreurs, mais on peut aussi les provoquer. C'est alors que la défensive peut devenir très active.
- Mode mental multi-fonction : Pour saisir toutes les opportunités qui se présentent, il faut demeurer en tout temps en mode mental multi-fonction. Lorsqu’on apprend le combat, on fragmente les notions de l’attaque, du bloque/contre, des déplacements et de l’anticipation. Avec le temps il faut tenter d’intégrer toutes ces notions pour pouvoir les appliquer au besoin, en tout temps. Le mental ne doit pas être exclusivement en mode offensif ou défensif. Il doit pouvoir appliquer les deux modes selon la situation rencontrée. Pour y arriver, il faut garder un esprit libre et détaché. Il faut également avoir un ardent désir de marquer, sans trop s’accrocher mentalement au moyen d’y arriver, ce qui peut engendrer du doute et de l’hésitation. Avec les techniques assimilées à l’entraînement, un mental prédisposé va prendre les bonnes décisions, aux bons moments.
- Créer des opportunités : Voici des façons d'utiliser une défensive active. Les points sont marqués en profitant des opportunités provoquées:
- Faire varier la distance et le rythme pour inciter l’adversaire à déclencher une attaque au moment où on est prêt à la recevoir
- Faire une attaque sécuritaire, qui n’a pas vraiment le but de marquer mais qui crée une ouverture chez l’adversaire qui tente une contre-attaque
- Créer chez soi une ouverture fictive qui incite l’adversaire à attaquer. L’avantage est que l’on peut savoir où et quand l’adversaire va attaquer. L’esquive et la contre-attaque seront facilitées.
- Faire perdre patience à l’adversaire par des feintes ou du harcèlement. S’il perd le contrôle de sa concentration, il risque d’attaquer à un moment où il sera plus vulnérable.
J'ai de la difficulté à gérer la pression de l'adversaire. Comment faire?
Généralement, quand on est débordé par la pression de l'adversaire, cela peut être parce que notre rythme n'est pas adapté à la situation, notre intensité mentale trop faible ou que notre gestion de la distance n'est pas adéquate.
- Ajustement du rythme : Les déplacements doivent être plus courts que ceux de l’adversaire et notre rythme plus rapide. Il ne faut pas être en retard par rapport aux actions de notre opposant. Il faut pouvoir anticiper les actions et prendre l’initiative pour briser le rythme. Il faut également être imprévisible dans les réactions défensives.
- Augmenter l’intensité : Il faut augmenter notre intensité pour donner une pression supérieure, ou au moins égale à celle de l’adversaire. Mettre de la pression ne veut pas dire avancer constamment vers l'adversaire. Mettre de la pression est une attitude mentale où l'énergie est dirigée vers l'avant et où la réaction est sans hésitation vers la confrontation.
- Déplacements et gestion du shiai : Avoir de bons déplacements est crucial pour pouvoir gérer la pression de l'adversaire. Il faut faire attention de ne pas reculer seulement en ligne droite. Après maximum 2 pas, il faut sortir sur les côtés et utiliser les déplacements circulaires avec souplesse. Alterner avec fluidité entre les déplacements linéaires et circulaires. Il ne faut jamais céder de l’espace inutilement à l’adversaire. Les déplacements nous servent à rester en zone sécuritaire, et à permettre un positionnement pour une contre-attaque efficace. Quand une ouverture se crée dans les déplacements, il faut tenter de reprendre le centre du shiai pour optimiser la gestion de la distance.
- Être opportuniste : En nous mettant de la pression, l’adversaire s’expose à un risque. Il faut lui faire payer le plus possible cette pression qu’il nous impose en profitant de toutes les occasions de marquer. Il faut parfois le surprendre avec une technique vers l’avant, faire une contre-attaque efficace ou du timing. Subir la pression n’est pas forcément une situation à notre désavantage, au contraire, elle peut bien nous servir.
- Calme mental : Il ne faut pas se laisser envahir émotionnellement par la pression de l’adversaire. Si on gère la situation avec calme, celui qui met la pression peut avoir l’air de courir après sa queue!
Général
J'ai peur de prendre des risques en combat. Comment y remédier?
Qui ne risque rien, n’a rien!
- Le risque doit être calculé.
- Il faut faire confiance à son instinct et se laisser aller pour exprimer son plein potentiel. Prendre des risques en combat est inévitable. Il faut apprendre à gérer ce risque pour obtenir l’avantage. Les erreurs peuvent survenir mais il faut tenter de les minimiser.
- On peut prendre plus ou moins de risque selon les situations suivantes:
- Force et expérience de l’adversaire. Avec un adversaire moins expérimenté, on sait qu’on pourra réparer les erreurs plus facilement. Contre un adversaire expérimenté, on ne peut pas se permettre de faire beaucoup d'erreurs.
- Temps disponible au combat. Moins il reste de temps au match et moins on peut se permettre de faire des erreurs.
- Pointage du match. Plus le pointage est serré et plus on doit être prudent.
- Enjeu du match. Plus l'enjeu est important et plus la prise de risque doit être calculée.
J'ai tendance à me laisser intimider par un combattant intense. Quoi faire?
Il ne faut jamais se laisser intimider par qui que ce soit! Peu importe la réputation de l'adversaire, sa grandeur, son poids, son habileté technique...
- Garder confiance en soi. Prendre conscience de ses forces et garder confiance en soi. La victoire n’appartient pas à celui qui fait le plus de bruit, qui bouge le plus ou qui attaque tout le temps. Elle appartient à celui qui profite efficacement des opportunités.
- Saisir les opportunités. Beaucoup d’attaques signifient beaucoup d’erreurs. Dans toute attaque, il y a des moments obligatoires de vulnérabilité. Il faut les détecter et tenter d'en profiter.
- Désir de gagner. Analyse ton désir de gagner par rapport à celui de ton adversaire. Est-ce que je désire la victoire autant que mon adversaire? Si ce n’est pas le cas, il faut réévaluer rapidement tes objectifs, parce qu'autrement tu risques de perdre le combat.
- Imposer son énergie. Il faut opposer une énergie au moins égale à celle de l'adversaire, mais il faut rester fidèle à ta façon de combattre. Il ne faut pas tomber dans le piège de tenter d’imiter l’adversaire. Opposer une énergie ne veut pas dire forcément faire une action. On peut imposer une pression et une énergie vers l’avant sans attaquer, ni avancer sur l’adversaire. C’est une question de distance et de rythme. Notre rythme doit être au moins aussi rapide que celui de l’adversaire.
J'ai peur du combat en distance rapprochée. Quoi faire?
Il faut améliorer ta compréhension du combat rapproché et cela peut se faire en pratiquant cette distance en combat libre. Pour apprendre à nager, il faut aller dans l'eau!
- Il faut développer ton regard et raffiner tes blocages.
- La crainte du combat rapproché est compréhensible, parce qu’on se retrouve dans une distance qui ne pardonne pas. La moindre erreur ou inattention peut être douloureuse. Par contre, la maîtrise du combat rapproché donne un grand pouvoir au combattant. Elle lui donne l’assurance de rentrer dans une zone riche en opportunités.
- On peut comparer le combat rapproché à une autoroute à grande vitesse. On n’emprunte pas une bretelle d’entrée d’une autoroute sans s’attendre à appuyer sur l’accélérateur et à augmenter sa vigilance. On ne peut pas non plus y entrer avec un petit scooter… ça nous prend une machine rapide et efficace pour que le voyage soit sécuritaire. C’est la même chose en combat. Il est dangereux de faire du combat rapproché sans avoir perfectionné ses blocages, ses esquives et ses attaques.
- Si à l'entraînement on travaille toujours en distance intermédiaire, on ne peut pas développer les habiletés nécessaires au combat rapproché. Pour augmenter ses possibilités, il faut combattre notre peur et s’obliger à travailler en distance rapprochée.
- La stabilité du regard est essentielle en combat rapproché. Les débutants ont tendance à cligner des yeux lorsqu'ils subissent une prise d'initiative. Avec l’expérience, le combattant développe sa vision d'ensemble et son calme mental lui donnera l'impression d'avoir beaucoup plus de temps pour réagir.
N'oublie pas que le temps est relatif!
- Lorsqu’on est débordé par un événement, tout semble aller trop vite. Quand on a un sentiment de contrôle sur une situation, le temps semble passer plus lentement et on sent qu’on a suffisamment de temps pour prendre les bonnes décisions. C’est la même chose en combat. Il faut calmer son mental pour pouvoir réagir adéquatement. Quand le mental est perturbé, parfois des actions réflexes peuvent être fructueuses, mais elles sont rarement constantes.
- Exemple: Un animal énervé qui veut sauver sa vie, peut finir par faire une erreur fatale. Son instinct le maintien en vie, mais peut aussi le perdre, s’il prend une mauvaise décision sur le coup de la panique.
Comment je peux améliorer ma créativité en combat?
Les automatismes sont essentiels en combat, mais il ne faut pas qu'ils prennent totalement le dessus sur l'esprit décisionnel qui doit primer. Il faut choisir les actions prioritaires en fonction des situations qui se présentent durant le match.
- Si tu fais toujours les mêmes enchaînements, c'est peut-être parce que tu n’intègres pas suffisamment de nouvelles techniques lors de tes entraînements.
- Sois créatif à l’entraînement, ne reste pas seulement dans le confort de ce que tu fais de mieux. Il ne faut pas que l'orgueil t'empêche de progresser. Si tu te fais marquer pendant que tu essaies une nouvelle technique, dis-toi que c'est normal parce que tu es en train d'apprendre à l'utiliser.
Je perds beaucoup d'énergie en corps à corps. Comment l'éviter?
Ce qu'il faut éviter de faire, c'est de forcer inutilement contre l'adversaire. Si l'adversaire est plus lourd et plus fort physiquement, il faut éviter de confronter directement sa force. On risque alors de perdre beaucoup d'énergie et on risque également de perdre l'échange.
- Si l'adversaire est plus fort physiquement, il faut tenter de créer des déséquilibres et de profiter de ses erreurs. Il faut baisser son centre de gravité pour éviter les balayages.
- Souvent l'option de se dégager du corps à corps est moins épuisante que de forcer directement contre l'adversaire.
Comment faire pour me sentir bien dans un combat?
Si tu ne te sens pas bien durant ton combat, il faut trouver pourquoi! Souvent la cause est que ton rythme, par rapport à celui de l’adversaire, n’est pas à ton avantage. Donc, ton but devrait être de reprendre le contrôle du rythme du combat. Varie tes déplacements, ta distance et sois imprévisible.
Pourquoi c'est difficile de me battre contre un adversaire plus faible que moi?
L'être humain est fondamentalement paresseux. Il à tendance a faire le minimum pour arriver à ses fins. Je pense que c'est un mécanisme de survie, destiné à prévenir contre les pertes d'énergies inutiles. Quand on se retrouve devant un adversaire que l'on croit moins bon que soi, on a tendance à diminuer notre vigilance, notre intensité, pensant que la victoire est assurée. On peut facilement se faire surprendre... N'oubliez pas que l'adversaire va donner tout ce qu'il a pour remporter la victoire, surtout s'il vous croit supérieur à lui.
Ne jamais sous-estimer l’adversaire.
Si on pense que le combat va être facile, il est possible de se fixer un objectif autre que la victoire et tenter d'améliorer une composante de son combat. Par exemple, augmenter le niveau de difficulté des techniques utilisées, expérimenter des rythmes différents. Mais il faut arriver à pratiquer des éléments du combat sans se faire surprendre.- Peu importe le niveau de notre rival, il faut minimiser le risque de blessure. Le combat idéal est celui où la victoire n'a entraîné aucune douleur physique pour l'adversaire. Quand on est supérieur à l'adversaire, il faut démontrer un contrôle parfait du match.
- Il est important de toujours être très respectueux envers l'autre compétiteur. On peut être supérieur à un autre combattant en terme de technique, de vitesse et de précision, mais ça ne fait pas de nous un être supérieur à lui. N'oubliez pas que nous sommes tous égaux dans notre essence profonde.
Comment éviter de perdre le contrôle sur mes émotions?
La perte du contrôle sur nos émotions dépend de notre émotivité et de ce qui nous touche personnellement. Il faut tout d'abord identifier les situations potentielles qui peuvent nous faire perdre le contrôle. Voici quelques exemples de ces situations:
- Une impression d'injustice dans l’arbitrage
- Un commentaire du coach ou de quelqu'un dans la foule
- Une attitude arrogante de l’adversaire
- Un contact ou une douleur lors du combat
- Une défaite
N’oubliez pas que la colère rend aveugle. Aveugle, on s'éloigne de la victoire...
Pourquoi la nervosité dégrade ma qualité technique. Comment faire pour l'éviter?
À l’entraînement, il faut recréer le plus possible les situations de stress vécues en compétition. Il faut s’habituer à performer dans cet état d'intensité. Avec le stress, le corps a tendance à se raidir, la vitesse de réaction diminue et les mouvements deviennent plus lents. Dans ces situations, la précision du geste peut diminuer et c’est à ce moment que les contacts surviennent.
- Un travail mental doit être fait pour diminuer le stress négatif qui paralyse. Il faut se donner des mots clés qui vont permettre de garder la détente et la précision (cf. la section sur la préparation mentale). Le mental doit être entraîné à rester calme et en contrôle, même en situation de stress.
J'ai de la difficulté avec mon premier combat. Comment faire?
Il arrive pour plusieurs athlètes que le premier combat soit le plus difficile. C’est celui où il faut « casser la glace ». Pour ce premier combat, on est souvent plus tendu et hésitant. Il y a des façons de bien se préparer au pour amoindrir cet effet. Il faut améliorer son échauffement physique, technique, mais surtout, il faut réaliser l’importance de la préparation mentale.
Avoir un bon échauffement
Physique : Il faut que tu échauffes adéquatement tous tes muscles. Il faut que lorsque tu entres dans ton premier combat, tu sois bien chaude. Il ne faut pas commencer ton échauffement trop tôt pour ne pas t’épuiser et pour ne pas te refroidir avant d’embarquer dans le shiai. Si tu te sens fatiguée avant de commencer ton combat, c’est que ton échauffement est trop long. Tu dois trouver le temps qui te convient le mieux. Personnellement, je commençais 1h avant, tranquillement, et j’augmentais graduellement l’intensité.
Technique : Il faut que tu échauffes toutes les techniques que tu veux utiliser, poings, pieds, blocages, timing, etc… Tu dois trouver une routine qui te convient le mieux. Quand tu termines ton échauffement, tu dois sentir que tu peux faire n’importe quelle technique facilement.
Regard : C’est quand tu échauffes tes blocages que tu éveilles ton regard aux techniques que tu vas recevoir. Ne cligne pas des yeux!
Avoir une bonne préparation mentale
Le truc qui m’a le plus aidée pour être prête lors de mon premier combat c’est l’utilisation de mots-clés. C’est une technique très puissante qui aide ton esprit à rester centré sur la tâche à accomplir. Comme pour l’échauffement physique, tu ne dois pas commencer trop tôt sinon tu peux te « brûler » mentalement.Choisis environ 3 mots-clés que tu vas commencer à te répéter durant la journée de la compétition. Choisis-les bien. Ils doivent être et signifier comment tu veux te sentir en combat. Exemples de mots clés : « je vois tout », « je suis rapide », « je suis détendu », « je suis le/la meilleur (e) ». Tu dois choisir tes mots clés en fonction de ce que tu trouves difficile pour toi. Si tu as tendance à manquer de confiance, dis-toi que tu es le meilleur. Si tu n’es pas assez activé, dis-toi « réveille ». Si tu es nerveux, dis toi « relax »… etc…
Environ 1h avant, tu commences à te les dire durant ton échauffement, une fois de temps en temps, et plus tu approches de ton combat, plus tu te les répètes souvent et tu te concentres sur ton combat, ton plan de match. Tu visualises ton succès.
Environ 30 secondes à 1 minute avant ton combat, ta concentration est maximale. Tout ce qui se passe dans ta tête, ce sont tes mots clés et ton plan de match.
Tu peux aussi te pratiquer à utiliser tes mots-clés à l’entraînement. Ils peuvent t’aider à garder une attitude positive tout au long de l’entraînement et à garder ton focus mental.