Connaître son athlète

Apprendre à connaître son athlète

Les athlètes sont tous très différents et l’entraîneur doit réussir à s’adapter aux personnalités pour pouvoir offrir un soutien efficace. L’interaction avec les athlètes va différer en fonction de leur personnalité, de leurs connaissances, de leur intérêt et motivation. Il n’y a pas qu’une seule recette à appliquer pour tous. C’est comme pour l’éducation des enfants; ce qui marche avec un, peut ne pas fonctionner pour l’autre!

 

Photo: Gracieuseté de Christine Bagatin Béchard – Germain Bisson, Francessca Béchard

 

Pour savoir comment se comporter avec un athlète il faut tout d’abord détecter ses caractéristiques personnelles. Ensuite, en fonction de sa personnalité, certaines règles peuvent s’appliquer.

En adaptant son approche à la personnalité de l’athlète, les messages qu’on veut transmettre seront mieux reçus et compris. De plus la relation établie sera plus profonde et permettra des échanges gratifiants et enrichissants. 

 

Visuel, auditif ou tactile?

Il faut se poser la question: est-ce que l’athlète que je tente d’aider est un visuel, un auditif ou une personne tactile (kinesthésique)?

  • Visuel : le visuel pense surtout en images.
  • Auditif : l’auditif s’attache surtout aux sons et aux paroles.
  • Tactile : le tactile est un émotif qui se base sur les sensations offertes par les choses plutôt que sur leur apparence.

 

Un athlète peut présenter un certain degré de chaque type, mais aura souvent un type prédominant qui régira sa façon d’apprendre.

Si on donne des explications à une personne centrée sur les images, il faut lui faire des démonstrations visuelles des concepts à mettre en pratique. Il ne faut pas hésiter à utiliser des schémas ou des personnes qui feront des démonstrations au groupe.

 

Photo: Antonio Oliva Seba

 

Pour un auditif, il faut s’assurer de bien décrire ce qu’on lui demande d’exécuter. Parfois de seulement démontrer la technique ou le concept n’est pas suffisant.

Pour rejoindre la personne tactile (kinesthésique), il faut expliquer les éléments à travailler à travers l’émotion et la sensation. Elle va apprendre principalement par les exemples tirés de son expérience. Il faut toucher la personne et lui faire ressentir les concepts expliqués.

Lorsque vous enseignez à un groupe, il faut utiliser une approche multi-sensorielle pour rejoindre tous les styles. 

Voici quelques exemples de questions, tirées du livre de Robert Dilts (Être coach), que vous pouvez poser à l’athlète pour savoir à quel type de mode d’apprentissage il appartient:

  • 1. Vous n’êtes pas sûr(e) de la façon d’épeler un mot. Est-ce que vous:
    • visualisez le mot mentalement? (visuel)
    • vous l’épelez mentalement? (auditif)
    • vous l’écrivez de plusieurs façons et choisissez celle qui vous semble la bonne? (tactile)
  • 2. Vous avez de la difficulté à trouver votre chemin vers un hôtel?
    • vous conduisez et tentez de trouver des repères familiers? (tactile)
    • Vous posez des questions? (auditif)
    • Vous regardez une carte? (visuel)
  • 3. Vous achetez un article qui requiert un montage.
    • Vous écoutez la cassette décrivant les étapes à suivre? (auditif)
    • vous commencez à l’assembler et y allant essais et erreurs? (tactile)
    • Vous lisez les instructions sur le montage? (visuel)

 

 

Introverti ou Extraverti?

Une caractéristique de la personnalité est la manière avec laquelle on interagit avec le monde extérieur. Il y a une différence dans cette interaction entre l’introverti et l’extraverti.

Selon Susan Quilliam:

« les modèles non verbaux des introvertis les protègent de la stimulation. Leur posture est souvent rigide, ce qui les empêche de se tourner aisément vers autrui. Ils gardent leurs distances et reculent d’ordinaire si quelqu’un s’approche. Ils n’initieront pas les contacts et se raidiront si on les effleure. Ils évitent autant que possible le contact visuel ou, s’ils sont obligés d’y recourir, font des mouvements d’évasion avec les pieds ou les mains. »

« Les extravertis agissent tout à fait différemment. Ils se tournent spontanément vers les gens, se penchent en avant et maintiennent longtemps le contact visuel. Ils parlent avec plus d’énergie pour encourager la réaction des autres et la stimulation qu’ils leur offrent. Ils touchent et réagissent au toucher davantage. »

Quand on interagit avec un introverti, il faut tenter de ne pas envahir son espace. Pour lui faire passer un message important, il est mieux de le prendre dans un endroit calme et à part des autres. Il faut parler doucement et utiliser prudemment le toucher.

Quand on interagit avec un extraverti, on peut se rapprocher, parler fort et établir un contact visuel prolongé. Il acceptera facilement la stimulation et le toucher pour les explications.

 

Photo: Prise par Pat Grant – Nicole Poirier et Kate Campbell

 

Si notre approche n’est pas adapté à la personnalité de l’athlète, on risque de le rendre mal à l’aise et de le distraire du message qu’on veut lui faire passer. Il faut avoir la sagesse et la maîtrise de s’abandonner au profil de l’athlète et d’adapter nos traits de personnalité aux siens.

 

Respecter les périodes d’arrêt

Lors d’une discussion avec quelqu’un, il y a inévitablement des périodes d’arrêt, où le cerveau prend quelques secondes pour traiter l’information et réfléchir à ce qui se passe. Il faut respecter ces moments et garder le silence. Il ne faut pas interrompre ces périodes par des questions ni des commentaires.

Parfois, en voulant donner beaucoup d’information à l’athlète, on parle trop, sans lui laisser le temps d’assimiler les nouvelles données.

Vous pouvez détecter ces périodes d’arrêt en remarquant que votre interlocuteur détourne légèrement le regard sur le côté et que son regard devient vague. Prenez un temps d’arrêt approprié et demandez si tout est bien assimilé avant de poursuivre. Ça demande beaucoup d’écoute de la part de l’entraîneur.

 

Citation_Bruce_Lee